Les anciens dictionnaires, le Bellier de la Chavigneraie et Auvray, le Stanislas Lami ne le répertorient pas. Les dictionnaires contemporains, le Kjellberg, le Benezit ne le connaissent pas davantage. Nul salon ne l'a exposé. Pour autant que l'on sache. Où sort donc ce d'Aguiar?
Es rares fois où il passe aux enchères, il est écrit : « signé d'Aguiar ». Uelque audacieux commissaire-priseur se lance, et voici notre artiste réputé hispanique, appartenant à l'école espagnole de sculpture.
Il est vrai que son nom, qui figure sur la terrasse des ouvres qu'il a réalisées, en a la consonance : d'Aguiar. Uel dommage de laisser cet artiste dans l'ombre... Il en a fallu de nombreuses heures de patientes recherches pour remonter, tel Thésée suivant le fil d'Ariane, un tout petit peu la piste de ce mystérieux sculpteur. Mais si la plus grande partie de sa vie reste toujours indéchiffrable, une petite lucarne s'est ouverte.
Aisons la connaissance de Luis d'Aguiar. Luis d'Aguiar, un businessman chilien. N réalité, notre artiste n'est pas espagnol. Ni même portugais, bien qu'il soit issu d'une très ancienne et illustre famille lusitanienne.
Es ancêtres se sont, au tout début du 19ème siècle, installés du côté de Valparaiso, avant même l'indépendance du Chili (qui intervint en 1810). Cependant, dans les années 1860, les d'Aguiar du Chili mettent un pied en France pour affaires, et dès lors, partagent leur temps et leurs activités entre la France, l'Europe et cette lointaine petite bande de terre coincée entre Cordillère des Andes et Pacifique, tout au sud-ouest du continent américain.